Très loin de l’extravagance et des logos XXL, le “old money style”, ou “quiet luxury” rencontre aujourd’hui un franc succès.
Cette mode discrète traduit une appartenance de longue date à une classe privilégiée. Une fortune héritée et bien intégrée qui s’exprime en sourdine. À l’opposé, donc, du bling-bling.
Nul besoin de manifester sa richesse quand elle existe depuis toujours ! C’est l’élégance tranquille et sereine des adeptes de ce look BCBG. Seules les étiquettes de leurs vêtements les trahissent. Ça, et quelques codes stricts.
Focus sur un style épuré et intemporel qui continue de séduire.
Un style minimal mais impeccable
L’allure old money est sage, jusqu’à flirter avec le fade si elle n’est pas correctement maîtrisée.
Les coupes sont classiques et la palette de couleur restreinte. Au niveau du vestiaire masculin, on trouve : la chemise blanche ou bleu ciel, le polo, le pull et l’écharpe en cachemire…
Rien de très folichon, mais rien à jeter non plus, ce sont de vrais basiques ! La panoplie se porte, la plupart du temps, dans les tons beiges, marine, camel, blancs et noirs.
Ce sont les finitions du vêtement et la qualité des matières qui priment. Le chic ne réside pas dans la sophistication du modèle, mais dans sa réalisation et son entretien. Les manches sont à la bonne longueur, les cols parfaitement blancs, les pantalons bien repassés et les mocassins cirés.
Pas de faux pli, aucun fil ne dépasse. Tout doit être maîtrisé et ajusté à la perfection. Le costume sur-mesure est, sans surprises, un essentiel de la garde-robe old money ! À choisir, évidemment, dans un tissu noble et des tons neutres.
Au niveau accessoires : lunettes de soleil, montre, foulards… pas de surcharge. Mais du luxe !
Il s’agit d’être irréprochable jusqu’au bout des ongles. Coiffure, rasage, gommage, hydratation, manucure… Les soins viennent compléter une garde-robe classique. Pas de fantaisie, mais une apparence “zéro défaut”. Impeccable, on a dit !
Le look est simple, mais parfaitement dompté et donc finalement très travaillé. Le style old money obéit à des règles que tout le monde ne connaît pas. Ce qui le rend peu accessible. Ça, et bien sûr les pièces de créateurs.
Un vestiaire qui mise sur des valeurs sûres (et onéreuses)
Le quiet luxury prône l’élégance intemporelle. Le vestiaire est soigné et détaché de toute tendance. Composé de vêtements de qualité supérieure, il reflète un statut sans trahir son époque.
L’authenticité et le savoir-faire sont mis en avant. Les matières sont précieuses et la confection souvent sur-mesure. Chaque pièce est polyvalente et faite pour durer. Une démarche raisonnable, mais un sérieux investissement.
C’est là que le old money se distingue de la plupart des styles vestimentaires. Il n’existe pas sans pièces de luxe. Il est donc, par essence, inaccessible à la plupart de la population.
Acheter un pull en cachemire est toujours une bonne idée. C’est mettre de l’argent dans un vêtement raffiné que vous allez garder longtemps. Exactement comme avec votre costume sur-mesure. Dans l’idéal, on ne porterait que ça !
Mais, dans la réalité, rares sont ceux qui peuvent se permettre de porter exclusivement du haut de gamme.
Ce qui explique peut-être pourquoi le style old money plaît tant sur les réseaux sociaux (#oldmoneyaesthetic a généré plus de 900 millions de vues). Il fait rêver.
Les marques de fast fashion l’ont bien compris et proposent des articles pour recréer ces looks à moindre coût. Forcément, dans la vraie vie, ça n’a rien à voir. Mais qui peut se vanter de voir la différence entre le polyester et la soie sur un post instagram ?
Les icônes old money
Parmi les icônes du style old money, on retrouve sans surprise des personnalités issues de (ou flirtant avec) l’aristocratie.
La Princesse Diana est considérée comme une référence. Experte du style décontracté dit “effortless”, elle mélange avec naturel pièces de créateurs et prêt-à-porter.
Outre Atlantique, Carolyn Bessette-Kennedy, avec des looks plus East Coast, est l’une des plus citées.
Plus récemment, Hailey Bieber s’est montrée adepte du quiet luxury. Du moins dans certaines de ses publications sur les réseaux sociaux.
Dans le monde des célébrités, le old money en inspire certains mais seulement de façon occasionnelle finalement, comme Eddie Redmayne (Les Animaux fantastiques, The Good Nurse). Sauf, peut-être le pilote de F1 Georges Russell dont on vous parlait ici.
C’est surtout dans la fiction qu’apparaissent des personnages représentatifs du style. Probablement parce que justement, il est difficile à adopter au quotidien (et sûrement aussi parce qu’il est agréable de pouvoir varier un peu !).
Shiv Roy (Sarah Snook) dans la série Succession, Chuck Bass (Ed Westwick) dans Gossip Girl, la jeunesse dorée de Sex Intention… Les exemples ne manquent pas sur le petit comme sur le grand écran. On pense aussi au personnage d’Eddie Horniman dans The Gentlemen de Guy Ritchie, sorti dernièrement sur Netflix.
Un style qui valorise la mode durable ?
Le old money prône certaines valeurs qui résonnent avec les préoccupations environnementales d’aujourd’hui.
Il vaut toujours mieux investir dans des pièces solides et de bonne facture. Posséder des vêtements auxquels on tient, en prendre soin, consommer moins et mieux… c’est une attitude qu’on ne peut qu’encourager !
Parfois, la sobriété fait du bien. Mais, si le style old money prône une certaine authenticité, il laisse peu de place à la singularité. Il est aussi très contraignant. Et ça, ça nous dérange un peu. Certains créateurs préfèrent même prendre le contrepied de cette tendance.
Donc pourquoi pas, mais de temps en temps. De toute façon, on n’a pas le portefeuille qui va avec alors…
Image de couverture générée sur Lexica par JAGGS.
