Depuis 2023, un nouveau terme gen Z est en vogue : “babygirl”.
L’évidence voudrait que cette notion, omniprésente sur les réseaux sociaux (en particulier sur X et TikTok), évoque la figure d’une petite fille ou d’une jeune femme.
Mais bon, forcément, si on vous en parle, c’est que ce n’est pas si simple ! Le terme “babygirl” s’associe
à des hommes adultes qui adoptent une certaine attitude, un certain attrait et un certain style unisexe ou cross-genre.
Harry Styles, Timothée Chalamet, Jared Leto, Pharell Williams, Lewis Hamilton, Oscar Isaac… tous ces hommes qui assument leur personnalité en jouant avec les codes des vêtements a priori genrés.
Mais, concrètement, c’est quoi un homme “babygirl” ? Et qu’est-ce que son ascension révèle sur l’avenir de la mode masculine / dite homme ?
Mais, au fait, c'est quoi les hommes babygirl ?
Il n’y a évidemment pas de définition arrêtée sur ce qu’est un homme babygirl.
Mais il y a des éléments intangibles qui cristallisent cette tendance : une dose de charme, de l’adorable et de l’élégance. Toujours de l’élégance. Avec parfois une certaine excentricité, on vous le concède, mais toujours avec beaucoup d’individualité.
Si l’on doit prendre les figures des acteurs – qui comptent quelques babygirls sur les tapis rouges – ils sont clairement moins des acteurs d’action, des gros bras, que des âmes torturées.
Pensez plutôt Timothée Chalamet ou Jared Leto que Daniel Craig et Jason Momoa.
Mais attention, rien de condescendant dans ces considérations. Que du contraire, les hommes babygirl sont heureux de l’être. Et assument totalement leurs choix.
Totalement en adéquation avec leur masculinité, ils n’ont pas peur du regard des autres et s’affranchissent des règles de genre lorsqu’ils s’habillent. Tout en ayant un réel flair pour le style ! Ces babygirls men sont d’ailleurs généralement conseillés par des stylistes de renom.
Exit donc les tee-shirts rock’n’roll, vestes en cuir de bonhomme et costumes 3 pièces guindés. Les hommes babygirl n’ont pas peur d’endosser un chemisier Gucci, de jolis cardigans, des couleurs pastel ou de porter un sac Bottega Veneta “It”.
Tant d’accessoires traditionnellement féminins qui, sortis de leur contexte, développent un tout nouveau message : celui de liberté.
Babygirl, unisexe, gender-fluid, neutral, non genré, mixte… vers l'effacement des frontières de genre de vos vêtements et une mode genderless
C’est sûr, tous ces termes ont tendance à nous perdre.
Mais ils sont finalement l’écho d’une même dynamique : celle d’un effacement des frontières de genre de nos vêtements. Qui, pour rappel, est une donnée à construction purement sociale.
Mais ces notions ont le mérite de poser certaines questions : pourquoi certains morceaux de tissu, par leur design, se retrouvent-ils assignés aux hommes ou aux femmes ? À part révéler une certaine vision des genres et des inégalités qui en découlent, bien sûr…
La mode unisexe ne cherche pas à nous transformer en caméléons de genre, mais plutôt à brouiller les pistes que la société a tracées. Car, oui, ces distinctions vestimentaires alimentent les clichés dans les interactions sociales et même dans le monde du travail.
En somme, l’objectif n’est pas de nous faire enfiler un costume de genre différent, mais plutôt de faire en sorte que nos vêtements ne soient pas des empreintes digitales de notre identité de genre. Et qui sait, peut-être qu’en changeant de look, on pourrait bien changer le monde, une chemise à la fois !
Le style “babygirl” peut donc s’apparenter à de l’unisexe, du cross-genre ou “fluide” si l’on tient à lui accoler une étiquette dont il essaye de s’affranchir.
Retenez simplement qu’un homme babygirl porte un jeans avec un crop top. Et c’est tant mieux.
Après tout, en tant qu’homme, vous n’aimez pas que votre compagne porte votre hoodie ou votre chemise “masculine” ?
Les figures de proue populaires du style babygirl men
En matière de babygirls, certains noms sautent directement aux yeux.
On pense évidemment à Harry Styles (ex-star des One Direction), élu homme le plus influent du monde de la mode par Vogue en 2020 (rien que ça) et qui véhicule son style à travers sa propre marque : Pleasing.
Mais aussi à Timothée Chalamet qui porte aussi aisément un top rouge Haider Ackermann dos nu que Pedro Pascal qui arbore, comme personne, un manteau oversize Valentino en laine double rouge, chemise boutonnée, cravate avec V en métal doré et… short !
Et ils sont de plus en plus nombreux à adopter ce style décomplexé, comme on vous l’illustre dans notre article ici.
Ce que l'essor des babygirls signifie pour la mode
Scrollez les fils Instagram des grands magazines de mode masculine, vous n’y verrez (presque) que des babygirls.
Et la raison est simple : ces hommes vont définir, du moins en partie, le style masculin des années à venir.
Ne vous inquiétez pas, on imagine bien que le style babygirl vous semble un peu déconnecté de la réalité et quelque peu excentrique. Mais cette influence, inscrite dans l’air du temps, à tout pour plaire et s’inscrire durablement dans votre manière de vous habiller au quotidien très prochainement.
Cette approche ludique de la mode masculine redéfinit la mode, bouscule les codes et le charisme masculin.
Et c’est une très bonne chose.
Pourquoi les babygirl men sont-ils à la mode maintenant ?
Attention, cette frontière floue entre les genres dans le monde du vêtement ne remonte pas à l’époque où l’on a commencé à swiper à droite ou à gauche sur nos écrans.
Non, non, ça remonte bien avant ! Dans les années 30 déjà, des icônes hollywoodiennes comme Marlene Dietrich et Greta Garbo ont littéralement mis le feu aux poudres en adoptant le pantalon avec une classe déconcertante.
Puis, dans les années 60 et 70, les femmes ont carrément déclaré la guerre au vestiaire masculin, le considérant comme un trophée de pouvoir à conquérir.
Ces dames n’ont pas seulement brisé le plafond de verre, elles ont aussi cassé les boutons de pantalons avec style ! Et franchement, qui peut les blâmer ? Qui aurait pensé que des boutons et des coutures pouvaient être aussi politiquement chargés ?
Évidemment, aujourd’hui, cette porosité des frontières est désormais mise en avant avec la surexposition sur les réseaux sociaux. D’autant que la question de l’exploration du genre et de l’identité personnelle sont au centre de notre société actuelle.
L’habit fait le moi(ne), on vous l’a déjà dit. Mais il est intéressant de voir ici, avec les babygirls, ce que le moi fait de l’habit !
Et on est curieux de voir la suite…
Photo de couverture générée sur Midjourney par JAGGS.