LA NOTE DE LA JAGGS TEAM :
GLOBALE
COSTUMES
On reprend les mêmes et on recom- … Ah en fait non !
The King’s Man, ce n’est pas la suite de “Kingsman : Services secrets” et “Kingsman : Le Cercle d’or”, mais bien une préquelle. L’occasion de conter la genèse de l’agence d’espionnage britannique, Kingsman.
Le réalisateur Matthew Vaughn reste aux commandes et remanie son casting pour le 3ème opus de cette saga au succès commercial indéniable.
Au programme : des méchants barrés, une esthétique léchée et de l’action déjantée. Du moins c’est ce que l’on pensait.
Heureusement, il reste les costumes.
Les Kingsmen contre le reste du Monde
Les pires tyrans et les plus grands génies criminels du début du 19ème siècle (Mata Hari, Raspoutine, Hanussen…) s’associent pour planifier l’élimination de millions d’innocents. Un classique.
Et pour les stopper, un seul homme (ou presque), Orlando Oxford (Ralph Fiennes) ! Un aristocrate anglais qui n’a à coeur que de respecter la dernière requête de sa défunte épouse : empêcher son fils de connaître une nouvelle guerre.
À l’aide de son fils Conrad (Harris Dickinson), son domestique Shola (Djimon Hounsou) et de la nourrice Polly (Gemma Arteton), le Duc d’Oxford va alors créer l’agence Kingsman et tenter d’empêcher la Première Guerre Mondiale.
Bref, The King’s Man : Première Mission, c’est l’histoire de la genèse de l’agence Kingsman.
Uchronie, personnages "historiques" et imbroglio politique
Vaughn tente donc d’immiscer sa bande de joyeux espions fictifs dans la grande Histoire. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère !
Entre l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand par Gavrilo Princip et la mise en scène de Mata Hari, Grigori Raspoutine ou encore l’hypnotiseur Hanussen, le réalisateur veut condenser quelques-unes des plus grandes figures maléfiques de l’Histoire et les transposer dans une seule et même quête.
Malheureusement, entre des imbroglios politiques amphigouriques et des personnages complètement dénaturés, voire malmenés, tout manque un peu de corps. Et on dit ça en connaissance de cause : les méchants des premiers opus étant déjà bien déjantés. Mais mieux assumés.
C’est bien beau de nous servir un Raspoutine obsédé sexuel combattant à l’aide de chorégraphies de ballet. Encore faudrait-il que cela apporte réellement quelque chose à l’histoire ou de vraies scènes grandioses d’action – on parle pour le combat, pas pour sa déviance sexuelle.
Uchronie mineure et non maîtrisée, The King’s Man a tendance à se perdre dans ses propos : entre héroïsme réaliste de la Première Guerre Mondiale – avec quelques “belles” scènes de Guerre – et altération de l’Histoire à coups de personnages inutilement altérés ou mal utilisés.
On retient malheureusement davantage les longues scènes “explicatives”, justifiant tant bien que mal un récit tiré par les cheveux, que les quelques scènes d’action dont les meilleures cascades ont déjà usé les bande-annonces.
The King's Man : des origines décevantes résolument moins spectaculaires
Aussi faussement complexe qu’elle n’y paraît, cette backstory – car c’est de cela qu’il sagit – est aussi longue qu’inutile. Elle aurait pu – dû ? – être résumée de manière beaucoup plus fun dans un autre opus de Kingsman en quelques minutes.
Les ingrédients qui faisaient des deux premiers volets une réussite – à commencer par le duo détonnant Colin Firth/Taron Egerton – manquent cruellement et sont remplacés par une ribambelle d’acteurs dont l’alchimie ne prend tout simplement pas.
Même le tailleur “Kingsman” n’a pas réellement une place de choix dans le film. On s’attendait tout de même à que ce QG élégant ait son mot à dire dans la genèse du film du même nom… même si le tailleur aide les héros grâce à sa connaissance des tissus. Vous comprendrez.
The King’s Man retrace donc les origines de la célèbre agence Kingsman avec peu de bagou et d’envie.
Les origines du style Kingsman : costumes croisés et looks tirés à 4 épingles
Une chose ne change pas – heureusement – : les costumes.
Le réalisateur, adepte lui-même de la Savile Row depuis toujours, porte une attention toute particulière aux costumes. Il est absolument conscient du poids et de l’aura de tel ou tel costume pour la caractérisation d’un personnage.
Si les agents Kingsman sont aussi bien sapés, ce n’est pas pour rien ! Ses discours sur l’élégance sont d’ailleurs omniprésents dans les deux premiers opus.
Dans The King’s Man, le style demeure. Avec un décalage de génération, tout naturellement. Le film se déroulant principalement aux alentours de la Première Guerre Mondiale, certains looks sont moins omniprésents aujourd’hui. Même si les bases de ce style anglais restent les mêmes.
Les costumes croisés, tissus texturés et accessoires masculins (cravate, montre à gousset, gilet de costume…) sont donc légion. Pour le plaisir des yeux et de l’élégance.
The King’s Man est également l’occasion de découvrir un peu plus les coulisses d’un tailleur : on y aperçoit à plusieurs reprises l’atelier avec les tables de découpe, les patrons et autres outils du tailleur.
Au-delà des costumes à proprement parler, les différentes tenues des gentlemen de The King’s Man sont toujours impeccables : du pull beige en blend laine-cachemire aux vestes en cuir et le blouson d’aviateur en mouton retourné – ou shearling pour les intimes.
The King's Man : Première Mission , au cinéma dès le 29 décembre
Le troisième opus de Kingsman fracassera donc les écrans de cinéma dès ce 29 décembre.
Le succès des deux premiers volet – et sa sortie pendant les vacances scolaires – en fera sans doute une réussite au box-office. De notre côté, on vous conseille plutôt d’en attendre sa sortie en streaming… si vous désirez vraiment le voir